OCTOBRE 2022 – Une édition sous le signe une nouvelle fois des « premières fois » : une résidence plus longue avec 3 semaines complètes de travail pour déplier les intentions présentées ; un lauréat à l’international…venu de Belgique ; une première expérience de marrainage pour Sixtine de THE, elle-même artiste photographe ; un finissage prévu 3 jours avant la fin de la résidence pour laisser le temps au public de venir découvrir les œuvres réalisées et/ou en cours afin d’apprécier les différentes démarches.
Mais toujours un vernissage très réussi pour le 20ème anniversaire de la Nuit blanche !
HADRIEN LOUMAYE
Hadrien LOUMAYE a adopté un mode de production sérialisé, chaque peinture étant une variation d’un même tableau dans une multitude de nouvelles formes. La présentation en série de ceux-ci permet de modifier la perception habituelle qu’un spectateur peut en avoir. Les tableaux sont assez esthétisants de par leurs palettes de couleurs. La nervosité de la touche incarne une certaine subjectivité, une énergie vitale. Il y a une réelle ambiguïté entre une sensibilité d’influence romantique et une posture de production proche des artistes POP et de leurs successeurs. Ces apparentes contradictions permettent d’entreprendre une recherche sur le médium peint en jouant de son histoire et de ses enjeux internes. La question du goût est interrogée dans certaines des séries de peintures. Lorsque les sujets choisis peuvent sembler absurdes du fait qu’ils dépeignent des images tellement présentes dans l’imaginaire collectif, la limite tend à disparaître, entre un supposé bon goût et une esthétique kitsch. La dimension conceptuelle du travail réside dans la réflexion autour des caractères constituant du tableau. La peinture produite peut être lue de manière purement formelle, mais également trouver une certaine profondeur de sens en étant inscrite dans un certain tissu référentiel à l’aide du discours.
LOUIS MOTIN
« Né à Paris et travaillant actuellement à Romainville, j’ai développé ma pratique artistique en parallèle de formations professionnelles en artisanat d’art (fonderie d’art, moulage, taille de pierre…) qui m’orientent vers des préoccupations centrées sur la matière et ses transformations. Au travers d’une écriture organique oscillant entre abstraction et figuration, mon travail s’articule autour de la dégradation des corps, profanation des matériaux, la manifestation d’un chaos qui se propage et dénature…
Sensible aux enjeux de la création dans un contexte d’urgence écologique, je récupère des matériaux glanés autour de moi que je revalorise par des expérimentations techniques et scientifiques. Aussi, je cherche à figurer, par des dioramas, des sculptures et des installations, la trace d’un Monde d’après dont nous visiterions le musée. »
GALA VERNHES-CHAZEAU
Originaire de Nantes, Gala VERNHES-CHAZEAU travaille dans le 14ème arrondissement de Paris. Elle est diplômée de scénographie à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris (ENSAD) depuis 2020 et a également étudié l’archéologie et le textile. Elle questionne, à travers sa pratique artistique, la manière permanente dont nous mettons en scène notre vie et les environnements dans lesquels nous évoluons. Elle se joue des apparences en bousculant les matières, en inversant les codes de représentation, interroge notre rapport aux espaces, aux places, à la légitimité à se trouver quelque-part. Elle s’intéresse aux statuts que nous donnons aux objets inanimés, et à la manière dont ils représentent notre civilisation et notre époque. À travers un regard mi anthropologue, mi archéologue : elle pratique la fouille de nos manières de vivre.
LA MARRAINE 2022
Sixtine DE THÉ vit et travaille à Paris. Avant de se diriger vers une carrière d’artiste, elle fait des études d’histoire de l’art et de littérature à l’École Normale Supérieure et à l’École du Louvre. En 2016, elle entre aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier du photographe Éric Poitevin, où elle développe un travail pluridisciplinaire centré autour de la photographie, autour de laquelle s’articulent aussi l’écriture, la vidéo et le son. Sa recherche s’exprime comme une cartographie sensorielle du visible et de l’invisible, où des thèmes comme le corps, le visage et le territoire sont prépondérants.
« Pour le marrainage de cette édition de la résidence Bouchor, j’aimerais proposer une visite d’atelier hebdomadaire aux 3 artistes résident.e.s : les discussions s’attacheront à observer l’évolution du travail en cours, le rapport à l’espace de la résidence, à la temporalité proposée et aux développements futurs des travaux commencés. La forme que prendra la restitution de ces échanges sera décidée collectivement. »
photos © Louis Motin,© Gala Vernhes-Chazeau,© AurelK