février-mars 2022
Calendriers bousculés par la situation sanitaire, 3 lauréats de l’édition 2020 ont pu enfin exposer leurs nouvelles créations et donner un fil rouge à l’exposition présenté dans le livret de présentation : « C’est sur des fondations de mots, de roches et de papiers que repose l’exposition “Hylé” (En philosophie, la hylé est la “ matière première” en tant que principe opposé, complémentaire ou exclusif de la forme ou de l’essence). Par leurs sensibilités respectives, les artistes révèlent tour à tour des facettes d’essentiel. Leur discours s’extrait directement de leurs médiums. »
AURELK
AURELK présente pour cette exposition sa série de toiles « Cairns » et poursuit sa réflexion sur le ialogue entre les matériaux, en mélangeant pierres semi-précieuses et béton avec l’installation « Pavimentum ». Il interroge le statut du béton, est-il “carcan” ou “écrin” ? Sa surexploitation à fort impact environnemental ne devrait-il pas lui valoir un statut de matériau rare ?
Entre solidité des matériaux et fragilité de leur équilibre, c’est notre regard sur le précieux que cette installation interroge;
ALICE LEJEUNE
« Diplomée de L’ENSAD, ma pratique est multimédia. Elle transforme ou déplace les objets avec les rituels qui leur sont associés. Extrait de leurs habitudes et habitats, les objets et leurs rituels ne font plus partie du paysage. Ils deviennent une étrange bosse contre laquelle notre perception butte. Je pense que ce bégaiement, comme toute déformation de la langue, est un terrain fertile pour la discussion. Dans la série “Old News” ou “Vieilles nouvelles” ci-présent, le dessin se fait par aplat de matière. C’est du vieux papier usé, mouillé, broyé et filtré pour devenir papier renouvelé. L’imagerie propose ce processus comme un moyen de construire l’habitat, par coup d’érosion recyclé; de matières et d’histoires passées. »
AUDREY MARCIE
Après un parcours en Poétique et Stylistique de la langue française, Audrey MARCIE renoue avec la sculpture en taille directe, sur pierre et sur bois, “en questionnant les ramifications de celle-ci jusque dans le monde contemporain : se situer aux sources de notre humanité en cherchant à s’exprimer, à se réfléchir voire à se transcender grâce à la confrontation, à la rugosité tant des langages – aussi bien de la matière que du verbe – que de l’apprentissage de soi, comme une autre forme d’avènement possible.” Audrey MARCIE fait œuvre de son parcours. Elle aborde son lien avec les lieux qu’elle habite ou quitte. Son travail raconte ses métamorphoses fructueuses comme ses traversées inhérentes à sa recherche (parachèvement, échec, errance, requête, confiance, quête). Elle y interroge la notion d’œuvre, comme objet matériel et processus d’engagement intime comme social.
photos © Nicolas Guillemot,© SMD