NOVEMBRE 2023 – META-MAMBO est une exposition qui invite le spectateur dans un rythme évolutif.
Tunc Ta Tacacata Tun Ta, Pam – Pam – Pam Pam Pam Papam Poum Pa, Pada Ta Ta Ta Pum Pam Pam! …
Par un travail de l’image imprimé et de la lumière d’un espace à l’autre les reflets dansent sur les murs, les œuvres s’animent, activées par les mouvements des regards et des corps qui les observent. Les pièces présentées évoquent ce qui constitue nos trajets quotidiens, le mouvement pendulaire, le pendant, l’après, ce qui dépasse (« méta« ). L’occasion d’observer, en deux temps, comme un « mambo » , l’espace hors cadre, les jeux de lumières, de transparence, de reflets, d’impressions et de volumes polymorphes. Pour mieux s’imprégner du travail de Léa RIVERA HADJES, il convient de déambuler autour des œuvres, de s’en approcher.
» Ma recherche porte sur les déplacements pendulaires, ces trajets aller-retour que nous réalisons quotidiennement. J’habite en banlieue sud et mon atelier se trouve à l’extrême opposé. Chaque jour, je prends le RER, le métro, la voiture, le vélo et marche…Je photographie et filme toutes ces déambulations sans crainte de répétition. Les images produites sont ambivalentes : elles rendent compte du vagabondage de l’esprit tout en s’attachant à la réalité du moment.
Cet ancrage dans le quotidien, ajouté à l’échappatoire permise par le transport, donne lieu à des images doubles présentant différents niveaux de lecture. Ces clichés glanés sur le terrain et retravaillés sont ensuite transposés en alu graphie (lithographie sur plaque d’aluminium photosensible), imprimés sur différents matériaux (plexiglas, bois, bâche…), puis intégrés à une installation.
Afin de donner une nouvelle dimension à mes estampes, je fabrique des structures d’encadrement polymorphes en métal. Les formes des structures sont inspirées par le mobilier urbain ponctuant mes trajets, pour leur aspect familier, ainsi que la dimension commune et publique qu’ils dégagent.
Je m’intéresse aux zones transitoires et de passages, des non-lieux tels que les a définis le philosophe Marc Augé : des espaces interchangeables où les individus qui les habitent restent anonymes. J’observe les mouvements, flux individuels et collectifs, ainsi que les temps d’attente impersonnels qui animent ces non-lieux.
Dans mon travail il s’agit également de s’attacher à des éléments subtils qui parsèment nos transitions quotidiennes, de sublimer ou souligner des éléments révélateurs de notre environnement socio-politique actuel, réel, des détails parfois insignifiants parsemant ces voyages. Mais aussi de s’interroger sur ces « interstices », de créer de nouveaux paysages inexplorés, des projections intimes.
Perdre ses repères, en créer de nouveaux, traverser des frontières physiques, mentales. S’évader dans la fiction puis être soudainement rappelé au réel. Une quête pour donner à voir l’insaisissable : la lumière, l’espace, le temps, le mouvement, la vitesse, les rêveries.» Léa RIVERA HADJES